Opportunité en Algérie Le commerce du Caba
- Marc Mauco

- 9 oct.
- 3 min de lecture
Depuis le 28 juin 2025, l’Algérie encadre officiellement le commerce du cabas cette activité informelle que beaucoup pratiquaient au-delà des frontières via le décret exécutif n° 25-170. Ce texte instaure un statut formel de micro-importateur pour les auto-entrepreneurs, avec des règles claires et des avantages définis. Voici tout ce qu’il faut savoir pour en tirer profit légalement.

Définition de la micro-importation / “cabas” en Algérie
Selon l’article 2 du décret 25-170, la micro-importation désigne les opérations individuelles effectuées lors de déplacements à l’étranger, permettant d’importer des marchandises pour vente en l’état, en quantités limitées.
La revente doit se faire sans transformation, dans le cadre d’une pratique personnelle.
Limites financières & déplacements
La valeur des biens importés ne doit pas dépasser 1 800 000 DZD (~12 000 €) par déplacement.
Chaque auto-entrepreneur micro-importateur peut effectuer au maximum 2 déplacements par mois.
La valeur des marchandises n’inclut pas l’allocation touristique annuelle.
Conditions d’éligibilité et obligations
Pour exercer légalement cette activité, il faut remplir plusieurs conditions cumulatives :
Condition | Détail |
Nationalité | Algérienne |
Résidence | Résider en Algérie |
Âge légal | Avoir l’âge légal du travail |
Exclusivité | Ne pas exercer d’autre activité salariée, libérale ou commerciale |
Assurance sociale | Être affilié à la CASNOS (non salariés) |
Compte en devises | Avoir un compte devises à la Banque Extérieure d’Algérie (BEA) |
Financement | Utiliser ses propres devises (pas d’emprunt externe) |
Statut | Disposer de la carte d’auto-entrepreneur, avec la mention « micro-importation » |
Autorisation | Obtenir une autorisation générale du ministère du Commerce extérieur |
L’exercice de cette activité entraîne l’exclusion du bénéfice de l’allocation chômage.
Avantages accordés aux micro-importateurs
Le décret prévoit plusieurs facilités pour encourager cette formalisation :
Dispense d’inscription au registre du commerce.
Dispense des autorisations d’importation préalables.
Taux de droit de douane réduit à 5 %.
Régime fiscal spécial adapté.
Comptabilité simplifiée : tenue d’un registre coté et paraphé par les impôts locaux.
Produits interdits & sanctions
Le décret exclut explicitement :
Les produits prohibés et sensibles
Les équipements sensibles
Les produits pharmaceutiques
Les marchandises soumises à autorisations spéciales
Les biens portant atteinte à la sécurité, à l’ordre public ou à la morale
Des sanctions, incluant la radiation du registre national de l’auto-entrepreneur, sont prévues en cas de :
Fausses déclarations
Non-respect des obligations de déclaration préalable
Usage détourné de la carte auto-entrepreneur
Violation des règles de sécurité ou protection du consommateur
Procédures et guichet numérique
Tu dois t’inscrire au registre national de l’auto-entrepreneur selon les dispositions du décret 23-197.
Obtenir l’autorisation générale du ministère du Commerce extérieur : cette autorisation est délivrée dans un délai de 5 jours ouvrables et est valable 1 an renouvelable. Elle est personnelle et incessible.
Avant chaque opération, déclarer les marchandises via une plateforme numérique mise en place par le ministère chargé des Start-ups, interconnectée aux douanes et administrations concernées.
Lien du Journal officiel pour le texte complet :
Ce qu’il faut retenir pour les binationaux / non résidents
Officiellement, le décret exige la résidence en Algérie parmi les conditions légales.
Cependant, dans la pratique, beaucoup de binationales vivant à l’étranger déclarent avoir réussi à obtenir le statut d’auto-entrepreneur via la présentation d’une attestation d’hébergement en Algérie au moment du dossier. C’est une pratique constatée, bien que le texte officiel ne la mentionne pas explicitement.
Le décret exécutif n° 25-170 du 28 juin 2025 marque une étape majeure dans la formalisation du commerce du cabas en Algérie. En créant un cadre légal clair, avec des avantages forts et des limites maîtrisées, l’État ouvre une voie crédible aux petits importateurs pour opérer dans la légalité. Mais attention : respect strict des conditions, des procédures numériques et des obligations déclaratives seront indispensables pour éviter les sanctions.
Marc MAUCO
.png)



Commentaires